Komento Persona

mardi, février 28, 2006

Interview de Jeff Fillion par Guy A. Lepage

Émission - Tout le monde en Parle - 26 février 2006
M. Lepage,

Premièrement, je dois vous dire que j'ai été très déçu de l'entrevue que vous avez effectuée avec Jeff Fillion ce dimanche 26 février 2006.

Qui suis-je pour commenter ? Et bien, je pense que contrairement à beaucoup de Montréalais d’origine, j’ai vécu quatre ans dans la ‘région’ de Québec. Depuis août 2000, je suis de retour à Montréal et habite le 450 et non pas le Plateau Mont-Royal.

Lors de notre séjour à Québec, n’étant pas de la ‘région’ nous avons ‘scanné’ plusieurs stations radiophoniques et nous sommes malheureusement tombé sur l’émission de Fillion. Après quelques tentatives d’écoute, et ayant un seuil de tolérance assez élevé (nous sommes de Montréal après tout), nous trouvions que les propos tenus dans cette émission étaient inappropriés pour nos jeunes enfants - surtout lors du petit déjeuner – de plus, la bande à Fillion était une piètre tentative de copie québécoise de l’américain Howard Stern.

Ainsi, une entrevue avec Fillion aurait été une occasion de faire connaître ce spécimen aux autres régions du Québec – incluant Montréal – qui est-il, ses biais, ses motivations à bitcher, est-il le reflet de la région de Québec etc… et ne pas conclure ici que je trouve que le sujet soit intéressant - mais tant qu'à l'avoir invité.

Non, vous avez plutôt opté pour une vendetta personnelle si mal articulée que Fillion avait l’air nettement plus ‘SAIN’ que vous. Quel intérêt de savoir pour qui Fillion avait utilisé le terme ‘clique du Plateau Mont-Royal’? Et pis après – on s’en fout carrément que cela vous concernait directement !

De plus, quel intérêt de savoir qu’il se serait fait ‘casser’ la gueule s’il avait été dans le même building que Brathwaite. Cette remarque ressemblait nettement à une mise en scène pour un duel - le 'bully' de Montréal contre le 'bully' de Québec afin de démontrer à ses p’tits amis que le chef de la clique est là pour les défendre.

Ce qui était encore plus cocasse, est que vous faisiez ce commentaire également pour défendre les attaques de Fillion envers votre invité, M. Brathwaite. Nul besoin de rappeler la blague de Brathwaite au Gala des Gémeaux qui annonçait qu’Annie Pelletier avait couché avec la moitié de la colonie artistique et lui pouvait s'en tirer sans égratignure. Sans compter le salissage quotidien auquel des dizaines de personnalités artistiques ont eu droit durant l'émission Piment Fort pendant plusieurs années à TVA. Parlez-en à Daniel Pinard. Avez-vous exigé des excuses de Brathwaite lors de son interview?

Si cette interview de Fillion avait été pilotée par Dan Bigras, j’aurais trouvé cette mise en scène absolument normal, mais venant de vous – c’est très décevant.

Tant qu’à inviter Fillion – et à le peindre comme un taureau hors de contrôle dans l’arène médiatique du Québec, vous auriez dû vous en tenir à une interview professionnelle – en omettant de le questionner sur vos frustrations personnelles – ceci aurait été nettement plus divertissant et aurait fait de vous autre chose qu’un clown de rodéo qui tente d'attirer l'attention du taureau. Faut croire que lorsque vous ne lisez pas votre script sur vos cartons – vous manquez de discernement.

Un être ‘tolérant’ et intelligent aurait démontré à Fillion et ses comparses de Québec que les Montréalais, malgré toutes les insultes de basse cour qui peuvent leurs êtres adressées, savent respecter noblement les différences d’opinion et d’action, si moche soit telle.

En résumé, Monsieur Lepage vous avez lamentablement échoué à vous distinguer de votre invité en conduisant une piètre interview. Après l’affaire Desjardins et le fameux lancé du trophée pour ne pas s’être présenté à VOTRE GALA, voilà qu’il faut faire attention à ce que l’on dit de MONSIEUR LEPAGE.

Ce comportement est très étonnant, surtout venant d’un individu qui a construit sa carrière en ridiculisant les autres – et ce dans bien des cas, de façon très irrespectueuse. Vous avez émis comme comme élément différentiateur majeur le courage que vous aviez compte tenu que les soient disant victimes étaient présentes au quotidien dans votre environnement.

En fait, une seule question demeure - faut-il croire que la seule différence entre vous et Fillion serait de nature géographique.

Sans rancune et ayez le courage d'admettre que vous avez erré!

lundi, décembre 05, 2005

Affaire Homolka - réponse à Yves Boisvert

Commentaires à Yves Boisvert - La Presse 2005-11-30
M. Boisvert,

Suite à votre article du 30 novembre 2005 au sujet de Karla Homolka, je suis d'avis que comme pour n'importe quel criminel qui a purgé sa peine jusqu'à son échéance, on ne devrait pas avoir recours à la garde à vue - seulement parce que nous avons peur d'avoir peur... À ce compte là, aucun criminel ne pourrait ou ne devrait avoir le droit de sortir du milieu carcéral et on devrait remettre en cause l'ensemble de notre système de réhabilitation et de réinsertion sociale pour les criminels.

Toutefois, une partie de votre argumentation repose sur le fait que l'entente intervenue entre Homolka et le procureur général de l'Ontario - devrait être considéré comme une entente finale et que, ..."c'est ce qui fait la différence entre un État de droit et un régime fondé sur l'arbitraire. "Sur le fait qu'on ne peut pas défaire, au gré des gouvernements et des humeurs de l'opinion, les décisions passées. Un jour, une affaire est terminée, classée, jugée. Sans retour." La Presse 30-11-2005

Ma question est la suivante - comment alors expliquer qu'à la lumière de nouveaux éléments dans l'affaire David Milgard, ce canadien injustement accusé du meutre d'une infirmière, ou tout récemment dans le Procès d'Outreau- les cours de justice ont renversé les deux jugements - deux affaires pourtant terminées, classées et jugées?

Le Procureur de l'Ontario a négocié une entente en tenant compte des éléments qu'il avait en main - c'est à dire avant la découverte des cassettes compromettantes. Je serai pleinement d'accord avec vous, que cette affaire devrait être terminée, jugée et classée, si le Procureur de l'Ontario avait négocié cette entente en sachant l'existence de ces cassettes compromettantes. Il serait alors inacceptable de changer l'entente seulement en considérant l'humeur de l'opinion publique.


Malgré mon manque de connaissance du droit, j'ai tenté malgré tout de faire une comparaison avec l'entente intervenue entre Homolka et le Procureur de l'Ontario et une entente négociée entre deux parties pour l'achat d'un immeuble.

Ma comparaison se limite seulement à comparer des ententes entre deux parties et ne tente en aucun cas de banaliser les crimes commis par Homolka en les comparant à l'achat d'un immeuble.

Si j'achète un immeuble, et que le vendeur me fait des représentations è l'effet que l'immeuble que je vais acquérir ne contient aucune pyrite, que je signe l'entente et que je découvre que les représentations étaient fausses, que le vendeur savait l'existence de la pyrite - n'est-il pas vrai que je pourrai contester cette entente?


Dans le cas Homolka, comment se fait-il que l'entente ne pouvait être revisée voir annulée, compte tenu que les données de bases fournies par Homolka lors de la négotiation de l'entente étaient tout autres. Il était clair, qu'Homolka avait fait de fausses représentations/déclarations au Procureur de l'Ontario pour obtenir une sentence réduite.


En terminant, malgré que je tente de mieux comprendre le passé, je ne suis pas de ceux qui croit que l'on doivent imposer des conditions extraordinaires à Karla Homolka afin de limiter ses faits et gestes - et ce juste au cas ou!


...il faut savoir qu'il est extrêmement rare qu’une personne qui a entièrement purgé sa peine de détention, comme Karla Homolka, soit soumise à des conditions après sa sortie de prison. Celles-ci existaient en vertu d’un mécanisme spécial: un engagement à ne pas troubler la paix, ordonné en vertu de l'article 810.2 du Code criminel.